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Foudroie-moi
10 janvier 2015

Ne sois qu'à moi

# one-shot #

 

ne sois qu'à moi

Furieuse. J’étais furieuse. Je me sentais trahie. J’aurais pu tuer n’importe qui sur mon chemin. Malgré mes talons hauts, qui frottaient contre mes talons, je marchais à vive allure. Je courrais si mes chaussures avaient pu me le permettre. Je fuyais pour tout dire. Je voulais m’éloigner le plus possible de ce que j’avais vu.

Une osmose. Voilà ce que j’avais aperçu. Une osmose entre lui et elle. Mon lui et son ancien elle. Ils semblaient si…complices, si…complémentaires. Elle avait l’air faite pour lui, avec ses longues jambes bronzées par le soleil des Caraïbes. Elle avait posé la main sur son bras…tandis qu’il lui souriait. Il lui souriait putain ! Il était donc heureux d’être en sa compagnie. Ma gorge se serra douloureusement. Mes yeux me brûlèrent. J’avais envie d’oublier cette image d’eux, de l’extraire de mes pensées, mais…je ne cessais de la voir.

Une voix au loin m’interpella. Par instinct, je me retournai, mais je regrettai immédiatement en voyant s’approcher une silhouette familière. Tandis qu’il courait dans ma direction, ses cheveux rebondissaient sur son front. Je pouvais avec précision les imaginer, les ayant déjà vu dans cet état à maintes reprises pendant l’effort…

Ses mèches tombaient devant ses yeux tandis qu’il me possédait.

Je frémis et repris ma marche avec plus d’entrain. Mes pieds me faisaient maintenant souffrir, mais je passai outre la douleur, en pensant que je souffrirai davantage en le laissant me rejoindre. Il me héla de nouveau : « Gabrielle ! ». Mon corps crispé se détendit en apercevant à quelques mètres la porte d’entrée de mon immeuble. Un soulagement à faire grincer des dents me tenaillait le ventre. Il fallait que je parvienne à mon appartement avant qu’il ne me rattrape. J’accélérai le pas.

« Gabrielle, attend ! » me cria-t-il. Je sentais sa voix dangereusement se rapprocher. Je pénétrai dans le hall de l’immeuble et le traversai au plus vite. Sentant que l’ascenseur me trahirait par sa lenteur, je pris les escaliers. Je grimpai une à une les marches, sentant la brûlure de l’effort physique en mes mollets. Je parvins enfin à la porte de mon appartement. Je fouillais dans mon sac à la recherche de mes clés, qui avaient apparemment décidés de me jouer un mauvais tour, lorsqu’une main attrapa mon épaule. Tout mon être se refroidit d’un coup en reconnaissant cette fermeté dans la poigne. Je la connaissais pour l’avoir déjà senti sur ma peau en feu. Je reconnaîtrais cette main n’importe où, n’importe quand.

« Gabrielle, ne me fuit pas, murmura-t-il d’une voix essoufflée. Tu réfléchis trop, et tu t’imagines des choses…

Je repoussai sa main loin de moi, écœurée.

-          Dégage ! Je ne veux plus te voir ! Je ne veux plus avoir affaire avec toi !

-          Gabrielle, écoute-moi…

-          Non, je ne veux pas entendre les explications d’un porc !

Je trifouillai de nouveau dans mon sac à la recherche de mes clés. Mes doigts tremblants malmenant tout à sa portée. Il fallait que je rentre…une boule grossissait dans ma gorge. Je sentais que j’étais sur le point de m’effondrer.

-          Je n’ai fais que mangé avec elle, c’est tout ! se défendit-il.

-          Ouais, c’est ça ! dis-je, sarcastique.

-          Je te le jure, Gabrielle !

Il tenta de se rapprocher, mais je le repoussai durement. Il pâlit sous mes yeux.

-          Elle fait partie de mon passé, grogna-t-il, toi, tu es mon présent.

-          Oui, fais dans le poétique, maintenant ! ironisai-je.

Ne trouvant toujours pas mes foutues clés, je retournai hors de moi le contenu de mon sac sur le sol. Un cliquetis de babiole s’étala sur le carrelage sale. Où sont-elles putain ?! râlai-je intérieurement. Il s’agenouilla à mon côté, m’observant.

-          Tu pourrais m’aider à mettre la main sur mes putains de clés au lieu de me regarder faire ! m’écriai-je en soulevant chacun de mes objets, au cas où mes clés seraient cachées dessous.

-          Pour que tu me fuis ? Jamais.

-          T’es qu’un gros connard, grommelai-je, désespérée en sentant la boule dans ma gorge prendre de l’ampleur.

-          Je ne t’ai pas trompé, Gabrielle.

-          Menteur, soufflai-je.

Tout à coup, le monde s’illumina. Mes clés. Juste devant moi. A demi-camouflé sous mon miroir de poche. Je tends vivement la main vers elles, mais une main me devance. Je me tourne vers lui, furibonde.

-          Donne-moi mes clés ! hurlai-je en tendant la paume.

-          Non, refusa-t-il avec sécheresse.

-          Donne-les-moi tout de suite !

Hystérique, je m’attaquai à lui. Je lui frappais le torse tout en tentant de saisir mes clés dans sa paume. Salaud comme il était, il éloignait sa main de moi, et me repoussant de l’autre. J’y mettais toute ma force, tant de force, qu’il perdit l’équilibre. Il tomba au sol, et je lui grimpai dessus, cherchant toujours à saisir mes clés. Il agitait tant sa main que je ne parvenais pas à l’attraper. Je gémis de frustration. 

-          Rends-les-moi ! grommelai-je tandis que mes yeux me picotaient de plus en plus.

-          Tant que tu ne m’auras pas cru, je ne te les rendrai pas.

-          Tu m’as trahi ! hurlai-je.

Soudain, un sanglot s’échappa d’entre mes lèvres, et me déchira la gorge. Il arrêta tout à coup de bouger, me fixant de ses yeux si chaleureux que je détestais à présent. Du moins que je m’efforçais de détester.

-          Je ne t’ai pas trahi, Gabrielle, me chuchota-t-il avec gravité. Je t’aime.

-          Tu étais avec elle ! sanglotai-je. Tu semblais heureux avec elle !

-          Je ne suis réellement heureux qu’avec toi, mon ange, fit-il en me saisissant le visage.

Mes clés qu’il tenait me piquaient la joue. Mes épaules tressautaient tandis que les sanglots me secouaient malgré moi.

-          Gabrielle, tu es la seule qui m’ait fait tant d’effet, me sourit-il. Dès lors que j’ai entendu ton rire grave et rauque, je suis tombé. Tombé amoureux de toi. Tu es si belle lorsque tu ris à gorge déployée, que je me suis promis à moi-même que je me battrais pour entendre ce rire toute ma vie.

J’avais envie de croire à ses paroles…il semblait sincère. J’avais envie de céder, je ne supportais plus de lutter, cela faisait si mal…un sanglot muet me fit me tordre de douleur. De l’inquiétude imprégna son regard.

-          Ne pleure pas, mon ange, dit-il en me serrant entre ses bras. Cesse de pleurer, je t’en prie.

Il se redressa, et tout en me portant dans ses bras, me posa sur mes pieds. Je gémis en tentant de contenir mes pleurs. Je le vis s’agenouiller sur le sol, glissant dans mon sac tout ce que j’avais répandu par terre. Lorsqu’il eut fini, il tourna les clés dans la serrure de mon appartement, et l’ouvrit. Voyant que je ne bougeais pas, il me fit basculer, et je tombai entre ses bras. Il ferma la porte du pied derrière nous.

-          Mon ange, arrête de pleurer, gémit-il en m’embrassant le front.

Je tentai de ravaler mes larmes en vain.

Je sentis alors mon dos entrer en contact avec une matière douce, j’observai autour de moi, et pris conscience que nous étions dans ma chambre. Délicatement, il m’allongea sur le lit. Il retira ses chaussures et se coucha à mon côté. Ses doigts chatouillèrent ma joue, incitant à me tourner vers lui. Il semblait encore anxieux.

-          Je t’aime Gabrielle, je t’aime tant…murmura-t-il.

-          Je ne veux pas…bégayai-je…je ne veux pas que…que tu me quittes.

Il parût soudain ahuri.

-          Moi ? Te quitter ? Jamais, mon ange ! jura-t-il.

Il se pencha et posa ses lèvres contre les miennes. Lentement, doucement, sa bouche s’ouvrit et se ferma, glissant de l’air chaud entre mes lèvres. Je sentis sa langue se faufiler pour se frotter contre la mienne. Son toucher humide me fit frissonner. Je saisis sa nuque afin de lui faire comprendre de s’allonger sur moi. J’avais envie de le sentir. J’avais envie que la distance entre nous disparaisse. Il comprit mes désirs et son corps ferme pesa sur le mien. Je caressai ses cheveux, tout en lui mangeant la bouche. Il me mordit gentiment les lèvres, avant de les aspirer avec gourmandise. Je gémis tandis qu’il descendait dans mon cou. Des chatouilles se déclenchèrent dans mon ventre lorsqu’il me caressa la peau de sa langue.

-          Oui, marmonnai-je. Continue.

-          Je sais à quel point tu aimes ça, mon ange, dit-il en me mordant le cou.

Je gémis plus fort. Mes mains impatientes me retirèrent mon haut, et je fus trop troublée par ce qu’il faisait subir à mon cou pour remarquer qu’il m’avait également enlevé ma jupe et mes talons. J’attrapai sa chemise et entrepris de la déboutonner. Il se laissa faire, tout en me caressant le ventre de sa paume. Mon estomac se contractait sous son toucher. Mon cœur battait si fort que j’étais devenu sourde. Mon souffle haletant révélait à quel point j’avais besoin de lui.

Sa chemise enfin déboutonnée, j’en écartai les pans et la fit glisser de ses épaules. De suite, je m’attaquai à la ceinture de son pantalon. J’ouvris sa braguette, avant de faire descendre sur ses jambes son pantalon et son caleçon. Il se dévoila enfin devant moi, nu, et tendu à l’extrême. Je l’attrapai entre mes doigts et le senti trembler. Il ferma les yeux, serra contre moi et passa ses mains dans mon dos pour dégrafer mon soutien gorge. Dès qu’il fut dégrafé, il le repoussa et goba mon mamelon durcit entre ses lèvres. Sa langue frottant contre mon téton était divine…

-          Hum…oui ! soufflai-je en agrippant ses cheveux.

Quand il eût fait subir le même traitement à mes deux seins, il insinua sa main sous la dentelle de ma culotte. Ses doigts me caressèrent, me faisant me tordre dans tous les sens. Mes membres se crispaient tant que je tremblais. J’essayais tant bien que mal de retrouver mon souffle, mais il m’échappait sans cesse.

-          Prends-moi…vite, l’intimai-je en amenant mes hanches vers ses doigts.

Il me retira enfin ma culotte, avant de m’écarter largement les cuisses.

-          Mon ange, tu es si belle, offerte à moi, soupira-t-il. Toute à moi. Rien qu’à moi.

-          Je ne suis qu’à toi, oui ! m’écriai-je lorsqu’il s’installa entre mes jambes.

Après quelques baisers langoureux au creux du cou, ses hanches se muèrent contre les miennes. Je sentis sa virilité se faufiler dans mon intimité. Il me pénétra petit à petit, finissant par me combler entièrement. Il enchaîna ensuite les va-et-vient, accélérant de plus en plus. Oui…oui…oui…OUI ! Ses hanches butaient contre mes lèvres, délivrant des décharges électriques dans mon ventre. Je cambrai mon dos pour approfondir son entrée, et je hurlai en le sentant cogner au fond de moi. Son souffle rapide sonnait à mes oreilles, tandis qu’il me serrait avec fermeté dans ses bras. Comme s’il avait peur que je m’en aille subitement.

-          Argh, gémit-il en me pénétrant de manière frénétique.

-          Ah ! hurlai-je.

Mon ventre se noua, mes jambes se bloquèrent autour de lui, j’agrippai sa tête, cependant que la jouissance explosait en moi. Mon dos se cambra davantage, et il poursuivit ses coups de rein avec une hargne toute animale. Dans un cri désespéré, il s’immobilisa, et explosa à son tour. « Gabrielle, dieu que je t’aime ! » marmotta-t-il d’une voix cassée.

Je plaquai sa tête contre ma poitrine, l’obligeant à rester sur moi. Nous nous trouvions là, tous les deux, à tenter de retrouver une respiration régulière. Nos corps encore secoués par nos orgasmes dégageaient de la transpiration. La chaleur nous consumait.

-          Je ne veux plus te voir avec elle, lui ordonnai-je en l’enlaçant.

-          Mon ange…souffla-t-il en déposant un baiser sur mon épaule. Je t’aime.

-          Je t’aime et je refuse que tu côtoies cette…je me retins de sortir une insulte.

Il se libéra de mes bras, pour me regarder dans les yeux. Il sourit, comme si je l’amusais.

-          Mon ange, tu es si dangereuse lorsque tu es jalouse, que je ne risque plus de m’approcher de mon ex une nouvelle fois !

-          Je ne suis pas jalouse ! m’indignai-je.

-          Gabrielle…dit-il sur un ton désabusé.

Je grognai, sentant l’agacement affluer. Je le repoussai, il retomba sur le lit.

-          Je ne suis pas jalouse, compris ? expliquai-je. Je …je veux seulement que tu ne sois qu’à moi. Est-ce difficile à comprendre ?

-          Non, mon ange…

Il me caressa la joue avec une infinie délicatesse. J’eu envie de l’embrasser, ses lèvres semblaient m’appeler. Du moins, je désirais cela avant qu’il ne prononce ces mots :

-          Mais, ajouta-t-il, ne continue pas dans le déni. Tu étais jalouse.

Je le tuerais bien…si je ne l’aimais pas autant.

 

GRiVe

Janvier 2015

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