A ma soeur (poème)
Silencieuse, tu t'entoures de l'épais voile de la nuit
Tu deviens ombre, rien qu'un souffle,
Aussi légère que cette fumée qui petit à petit fuit
D'entres tes lèvres sèches et tes poumons frêles.
Noir pour du noir, tu te camouffles
Te maquillant de sombre, évitant la vie
Rayonnante qui tente de te saisir.
Tes paroles ne sont que des gouffres
Que tu poses après toi, nous empêchant ainsi
D'empêcher ta chute, de te retenir.
Parle, exprime-toi, hurle, explose
Sors de cette obscurité qui t'étouffe
Respire cette air frais dont on t'arrose
Evite-nous la gravure de l'épitaphe.
Ta nuit dure depuis bien trop longtemps
Ne veux-tu donc plus de la beauté de l'aurore ?
Crains-tu le soleil et ces éclats de miel ?
Songes-tu encore à ces fleurs que tu aimais tant ?
Cette triste Lune, dis-moi, que tu adores
T'a-t-elle promis un amour éternel ?
Ma sœur, songe à tout ce que tu évites
Ces rires, ces doux sourires qui pourraient
N'être qu'à toi. Cesse donc de fuir si vite
Le Bonheur sera lasse de te courir après.
GRiVe